Le sprint d’arrivée à Toulouse lors de la 11ème étape du Tour de France 2025 s’est transformé en scène de bravoure bien au-delà du sport. Alors que Jonas Abrahamsen et Mauro Schmid s’élançaient pour la victoire, un manifestant, arborant un t-shirt « Israël hors du Tour », a surgi sur la chaussée, menaçant l’intégrité de la course et la sécurité des coureurs.
C’est à ce moment qu’est intervenu Stéphane Boury, responsable emblématique des sites d’arrivée pour Amaury Sport Organisation (ASO). D’un réflexe aussi rapide qu’efficace, il a plaqué le perturbateur contre les barrières, évitant un incident qui aurait pu avoir des conséquences graves pour les coureurs et l’image du Tour. L’individu, se réclamant du collectif Extinction Rebellion, a été aussitôt remis aux forces de l’ordre.
L’homme de l’ombre du Tour
Stéphane Boury, surnommé « Monsieur Arrivées », est loin d’agir sous les projecteurs. Ancien cycliste amateur de haut niveau, vainqueur du Tour du Loir-et-Cher en 1997, il a mis son expérience au service du cyclisme après avoir raccroché le vélo en 2000. Entré chez ASO au début des années 2000, il a gravi les échelons pour devenir le garant de la sécurité et du bon déroulement des arrivées du Tour.
Au fil des ans, Boury s’est forgé la réputation d’un homme rigoureux, respecté pour son sérieux et sa passion du détail. Chaque journée, c’est un lever à l’aube, un ballet millimétré de barrières, véhicules et dispositifs qui s’orchestrent sous sa supervision. Son œil d’ex-coureur, son sens du placement et sa rigueur font de lui un chef d’orchestre invisible qui assure la sérénité du final et la sécurité de tous.
Mais si le public l’a découvert ce mercredi, ce n’est pas la première fois qu’il intervient physiquement pour protéger l’événement. En 2020 déjà, à La Roche-sur-Foron, il s’était interposé dans le final d’une étape, sans hésiter à maîtriser un trublion. Sa ligne d’arrivée, comme le rappelle un ancien collègue, « c’est chez lui », et nul ne saurait y troubler la fête sans s’y frotter au passage.
Un métier de l’ombre et de passion
Le quotidien de Stéphane Boury n’a rien d’un long fleuve tranquille. Avant l’arrivée de la caravane, c’est lui qui sillonne la France pour trouver et valider les sites d’arrivée, organiser la logistique, anticiper les risques. Sa mission couvre tout, du parking à l’emplacement du podium, en passant par la sécurité routière et l’accès des secours.
On le dit sympathique, sérieux, infatigable : arrivé chaque soir sur la ville suivante à 21h, debout à 5h le lendemain, il met en place les barrières dès 6h, surveille la position de chaque élément logistique, jongle avec les imprévus, et veille sur des milliers de mètres carrés de zone d’arrivée.
S’il se dit « homme de l’ombre », l’épisode toulousain de 2025 lui a valu, cette fois, un tonnerre de « bravos » bien mérité.