Victoire pour la rigueur et la responsabilité ! La réforme du chômage, tant attendue et maintes fois débattue, entrera bel et bien en vigueur au 1er janvier 2026, conformément à la volonté du gouvernement fédéral. Malgré les critiques et les tentatives de report, l’exécutif a tenu bon. Le système d’allocations à durée illimitée, unique en Europe, vivra ses derniers mois et mettra fin à une exception belge qui n’avait que trop duré : 180.000 personnes perdront leurs allocations l’année prochaine. Une réforme courageuse pour un signal fort.
Responsabiliser les bénéficiaires
Pour éviter un « choc trop brutal », la réforme sera appliquée de manière progressive. Dès le 1er janvier 2026, elle concernera d’abord les personnes au chômage depuis plus de 20 ans. Le 1er mars, ce sera au tour des demandeurs d’emploi inoccupés depuis plus de 8 ans, puis, le 1er avril, ceux au chômage depuis moins de 8 ans verront la nouvelle législation s’appliquer à eux. Cette gradation résulte d’une concertation avec les Régions et les partenaires sociaux, mais l’objectif reste le même : responsabiliser les bénéficiaires et encourager le retour à l’emploi.
Au total, 115.000 personnes perdront leurs allocations entre janvier et avril 2026. Une seconde vague, prévue le 1er juillet, concernera 60.000 personnes supplémentaires. Ce sont donc près de 180.000 personnes qui sortiront du chômage indemnisé cette année-là, selon les chiffres communiqués par le ministre fédéral de l’Emploi, David Clarinval (MR).
Un modèle social à reformater
Cette réforme marque un tournant historique pour la Belgique, qui s’aligne enfin sur la norme européenne en mettant fin à l’exception des allocations de chômage à vie. Le gouvernement a résisté aux pressions des Régions et des partis de gauche, qui dénonçaient un transfert de charges vers les CPAS et agitaient le spectre d’une précarisation accrue. Mais il était temps de mettre un terme à une situation intenable, qui coûtait chaque année des milliards à la collectivité et entretenait une forme de dépendance nuisible à la dynamique du marché du travail.
Des économies substantielles pour l’État
L’assistanat de longue durée est bel et bien terminé ! Et ce sera bénéfique aux caisses de l’Etat. L’adaptation apportée à la réforme coûtera quelque 300 millions d’euros au fédéral, sur les 2 milliards d’euros d’économies attendues en 2026. Le gouvernement a également renoncé à limiter à deux ans les allocations de garantie de revenus pour les travailleurs à temps partiel, qui pourront continuer à en bénéficier s’ils travaillent au moins à mi-temps. Cette mesure coûtera 43 millions d’euros de plus que prévu, mais n’entame pas la portée de la réforme principale.